Ouverture de la Fabuleuse French Boutique

Ateliers HeritageBike – fabriquer le vélo de nos rêves

 Ateliers HeritageBike – fabriquer le vélo de nos rêves

Souvent derrière les beaux projets du « Made in France », il y a une part de rêve, des valeurs et une belle intuition. Avec son carnet de commandes bien rempli, son atelier en propre nouvellement créé, la jeune marque de vélos électriques au style vintage fait partie de ces histoires que l’on a plaisir à découvrir. Derrière Ateliers HeritageBike, il y a un pari entrepreneurial un peu fou : produire le plus localement possible un vélo qui fasse rêver – et bien-sûr en découvrant le secteur du vélo…

Un vélo à la Steve McQueen et pas Made in Asia

Pour relever ce type de défis, mieux vaut avoir un solide vécu entrepreneurial. C’est le cas du co-fondateur de la marque, Xavier Wargnier, dynamique serial entrepreneur haut-savoyard, également fondateur de l’événement de référence Les Sommets du Digital et président des Éditions Kawa.

A l’origine du projet, il y a une certaine frustration. Alors qu’il cherchait avec son ami, Guillaume Monsigny, son futur vélo électrique, ils ne trouvaient que des produits se ressemblant tous, sans émotion, bref le vélo de « Monsieur tout le Monde ». Aussi, ce qui les dérangeait vraiment, c’était le fait qu’ils soient presque tous fabriqués en Asie, pas alignés avec leurs valeurs.

Ayant un peu de temps et Guillaume étant designer automobile de métier, ils se sont mis en tête de dessiner le vélo de leurs rêves, avec un style vintage, comme la moto conduite par Steve McQueen dans la Grande Evasion, procurant une véritable sensation de pilotage. Après une journée de travail, les deux amis, satisfaits, avaient la première esquisse de leur vélo de rêve. Mais ce n’était pas encore vraiment un projet. Il aura fallu pour cela que Xavier se fasse gentiment titiller sur scène à l’occasion des Sommets. « Mais ce vélo Made in France qui « aurait de la gueule », pourquoi ne le fabriquerais tu pas ? ». C’était le déclic. Un an plus tard, le prototype était présenté !

Un projet mené tambour battant et sans a priori

Bien sûr, le chemin était semé d’embuches et n’étant pas issus de l’industrie du cycle, il a fallu à nos deux entrepreneurs apprendre rapidement et parfois faire des choix audacieux.

Les 2 fondateurs de Ateliers HeritageBike, Xavier Wargnier (à gauche) et Guillaume Monsigny (à droite)

Xavier: « On a beaucoup travaillé avec le bureau d’étude sur les aspects maniabilité et l’ergonomie. Malgré le poids relativement élevé du vélo électrique, on dépasse les 100, 120 km d’autonomie. C’est parce que l’on a énormément travaillé le centre de gravité du vélo, pour qu’il soit le plus bas possible et qu’il reste hyper maniable. C’est un produit très technologique. Il y a un GPS embarqué, on utilise des matériaux comme la fibre de carbone, la fibre de lin. »

Sur beaucoup d’aspects, ils sont allés à l’encontre des idées préconçues du secteur qui affirmaient que l’important pour ces produits, c’était le poids et le prix.

Xavier: « Nous avons fait un énorme travail de sourcing. Nous avons contacté plutôt des artisans avec un vrai savoir-faire. Ils ont adoré notre démarche parce qu’ils n’avaient pas l’habitude de travailler avec des gens comme nous, qui respectaient leur travail et ne parlaient pas du prix en premier. »

Ateliers HeritageBike inscrit ses produits dans la tradition du luxe à la Française appliqué au cycle avec un prix d’entrée de 5.900€ pour le modèle Heritage Heroes allant jusque 9.900€ pour le tout dernier modèle, le VTT à assistance électrique Heritage Altitude.

Xavier: « On a souvent ce complexe du prix en France je trouve. On parle souvent de la qualité allemande mais jamais de son prix. Notre cible de clientèle considère souvent leur vélo électrique comme un troisième véhicule et souhaitent se faire plaisir. Le budget est moins un problème. Nos clients sont sensibles à notre proposition de valeur. Nous essayons de mettre de l’exception dans leur mobilité ».

Et pour créer une relation spéciale entre l’heureux possesseur et sa machine, la marque met les petits plats dans les grands en les numérotant, en envoyant des photos tout au long de la fabrication, en présentant les artisans. « Une majorité de clients nous le rendent en nous envoyant des photos d’eux avec leur vélo sur leur lieu de vacances. C’est vraiment cool de partager cette passion. »

Après cette première année de conception et de développement, il aura suffi d’un article dans Paris-Match pour que les 24 premiers exemplaires trouvent preneurs. Et depuis, le carnet de commandes ne cesse de gonfler. C’est d’ailleurs le problème du moment. Trop de commandes et pas assez de composants.

Vers une « vallée du vélo » Made in France ?

Pour développer le produit les plus « Made in France » possible, l’équipe a rapidement été confrontée aux fragilités et faiblesses de notre filière cycle nationale. Le plus souvent, les marques se limitent à une activité d’assemblage de composants venant de très loin.

Xavier: « On s’est vite aperçu que l’outil industriel est entrain de se restructurer. Pour la première partie du projet, on a finalement assez vite identifié des partenaires capables de nous accompagner sur des petites séries. Avec notre développement sur le marché européen, les volumes augmentent. On parle de centaines d’unités et là ça devient plus complexe et ce ne sont plus les mêmes acteurs.

La marque Ateliers HeritageBike a mis la fabrication locale au coeur de son projet

Avec la crise COVID, beaucoup d’entreprises de l’aéronautique ou de l’automobile se réorientent vers la mobilité. Mais c’est un process qui prend du temps. Dans le cycle, la façon de travailler n’est également pas la même. Contrairement à l’automobile, beaucoup de pièces sont visibles. Notamment au niveau de la soudure, il est difficile avec des process automatiques ou semi-automatiques d’atteindre le niveau de qualité que nous exigeons ».

Pour avancer plus vite sur le sujet de la relocalisation et faciliter l’émergence de nouveaux mobilité, Xavier est persuadé qu’il est essentiel de partager plus entre acteurs de la filière.

Xavier: « On pourrait très bien imaginer que la Région Auvergne Rhône Alpes devienne notre « Vallée du vélo » un peu comme au Portugal avec des entreprises performantes et complémentaires. Un écosystème de jeunes entreprises et de plus grands groupes. Il y a déjà beaucoup d’acteurs qui se structurent. Mais ce n’est que le début. Comme nous sommes de nouveaux acteurs dans le secteur, il est surement plus naturel pour nous de vouloir partager, mutualiser les compétences, les coûts, d’essayer de créer des groupements d’achats. C’est l’enjeu du moment et je suis assez optimiste. Malgré les difficultés, cela va dans le bon sens. Notre collaboration très étroite avec Valéo en est la parfaite illustration ».

Continuer à se développer malgré les pénuries

La pandémie mondiale a mis l’entreprise savoyarde dans une situation très particulière. Du fait des tensions d’approvisionnement, ils ont dû ralentir leur développement commercial pour ne pas gonfler le portefeuille de commandes sans visibilité sur les délais de livraisons.

Xavier: « La pandémie mondiale a fait que tous les composants où matières premières ont été en pénurie grave. Sur certaines pièces, les délais dépassent les deux ans. C’est juste incroyable.

Pour l’instant, nous avons réalisé quasiment 100% de nos ventes en direct et dans quelques concept stores. À partir de 2022, on va accentuer la distribution via des magasins de vélos plutôt positionnés haut de gamme.

Dans le contexte d’approvisionnement compliqué, notre priorité, c’est de continuer à rationaliser notre production pour que cela soit plus confortable. C’est en cours mais il faut que cela soit encore stabilisé.

En parallèle, nous continuons à créer une gamme de produits avec l’ADN de la marque. Nous avons plein de projets que nous avons hâte de construire. Nous travaillons notamment sur un speed bike permettant d’atteindre les 45 km/h. Il y a de plus en plus de gens qui veulent utiliser leur VAE comme un à véhicule à part entière, avec des distances plus grandes à parcourir notamment. Nous avons également été approchés par des marques de luxe pour développer en partenariat des séries spéciales. »

Soutenir davantage la filière de la mobilité douce.

« On ne se sent pas vraiment beaucoup accompagnés ». C’est une petite frustration que ressent Xavier et un message qu’il souhaite passer en cette année électorale.

Xavier: « Clairement, on a eu zéro subvention ce qui est assez surprenant. Alors que les villes se transforment, je ne trouve pas que le secteur des mobilités douces soit particulièrement soutenu. J’ai parfois l’impression que les subventions sont distribuées de manière électoraliste, en maintenant sous perfusion des industries en difficulté depuis longtemps déjà.

On parle toujours de la qualité Allemande et ils ont le prix qui va avec. En France, je trouve que l’on a toujours ce complexe du prix .

Xavier Wargnier

Notre secteur embauche, relocalise, crée de l’emploi. Notre croissance n’est pas un effet de mode mais une tendance durable. Ça serait tout à l’honneur des politiques de s’intéresser davantage à nous et aux acteurs qui accompagnent les changements de la société ».

Magnifique concrétisation de cet engagement pour une production plus locale, l’entreprise est fière d’avoir réalisé un de ces nombreux rêves en inaugurant récemment un atelier de production à Saint-Etienne, le berceau historique du cycle en France. Grâce à l’équipe des ateliers HeritageBike, ces machines de rêve existent et pour notre fierté à tous, elles sont « Made in France » !

Fabuleuse French Fabrique

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