Made in France

Meïla, la lingerie française sans compromis

Entretien et découverte d’un #fabuleux projet lingerie porté par Alexia PELLASSY à lire cette semaine dans le #FabMag’, le webzine de la #FabuleuseFrenchFabrique.

Avec Meïla, sa marque, elle apporte une réponse exigeante et sans compromis. Après avoir consulté ses futures clientes, elle a pu découvrir les forces et les faiblesses de la filière Lingerie #MadeinFrance.

FFF: Meïla, c’est la lingerie sans compromis/  c’étaient quoi les compromis que tu ne voulais plus faire?

Quand j’ai eu à me rendre dans des boutiques de lingerie je me suis très vite aperçue qu’il y avait toujours un choix à faire: soit de la lingerie confortable mais souvent 100% coton pas très élégante et assez enfantine, soit une lingerie sexy avec de la dentelle mais vraiment pas confortable. Comme si nous n’avions pas le choix. Personnellement j’adore la lingerie, c’est la pièce de mon dressing que j’affectionne le plus et durant des années j’ai choisi la lingerie sexy au détriment de mon corps, me causant des irritations ou d’autres problèmes féminins… En discutant autour de moi, je me suis rendue compte que beaucoup de femme avait délaissé la lingerie sexy pour le confort, car elles en avaient marre de se sentir mal dans leur sous-vêtements et que beaucoup avaient connu des désagréments féminin. J’ai compris que je mettais le doigt sur un sujet un peu tabou. Beaucoup de garçons se demandent pourquoi leur femme porte de la lingerie sexy au début puis après tombe dans le confort peu élégant. J’avais enfin la réponse et surtout je voulais apporter la solution. La lingerie c’est le premier vêtement que l’on enfile le matin, un petit geste pour soit qui est important pour une femme. Lors d’une étude menée auprès de 400 femmes, le constat était sans appel, à la question « qu’attendez vous d’une marque de lingerie », les femmes ont exprimé à 50% l’association « confort et élégance », la lingerie permet de se sentir belle et confiante.  Je souhaitais donc proposer une lingerie aussi confortable que féminine, qui plaira autant aux femmes qu’aux hommes.

FFF: Pour toi, les challenges de la filière Lingerie Française, c’est quoi particulièrement ?  

La filière lingerie était très développée en France que ce soit les ateliers de confection ou les fournisseurs de matières premières. Malheureusement ils ont été délocalisés pour des raisons de coûts.

Pour moi le premier challenge est de retrouver le savoir-faire en France. J’ai en tête le fournisseur d’élastique Cheynet qui a fermé en 2019, moi-même j’ai dû aller en Italie pour sourcer mes élastiques, ce qui est dommage puisqu’il était très réputé et offrait des produits de qualité. J’ai tout de même réussi à récupérer un stock dormant de ce fournisseur : mes élastiques bretelles de soutien-gorge !

Ensuite il y a la question d’éco responsabilité, il est essentiel que les fournisseurs répondent à la demande de matières plus responsables, que ce soit le coton GOTS, la dentelle recyclée… Beaucoup travaillent déjà sur le sujet, il faut continuer sur cette lancée.

FFF: Cela a t’il été difficile de convaincre ton partenaire / corsetier?

J’ai sollicité presque 10 ateliers de confection en France, mais première difficulté, peu font de la corseterie, c’est-à dire des soutiens-gorge structurés avec armature.

Je suis très heureuse de mon partenaire actuel, ce sont des personnes humaines, avec de vraies valeurs et un grand savoir-faire. Je n’ai pas eu de difficulté à les convaincre car ma modéliste avait travaillé avec eux auparavant chez Aubade, ce qui a installé une confiance presque immédiate et ils ont aimé mon projet. J’ai eu de la chance 🙂

FFF: Le travail sur les matières premières est au cœur de ton projet. Quels sont les choix que tu as dû faire?

Il me paraissait logique de choisir des matières un peu plus responsables surtout si j’avais le choix. Lorsque j’ai sollicité des fournisseurs je leur ai demandé de me proposer leur gamme éco responsable que ce soit des matières naturelles labellisées, des matières recyclées ou du stock dormant. Il a fallu choisir parfois entre des fournitures recyclées mais non européennes ou européennes mais non recyclées, ce que j’ai choisi pour mes élastiques puisque mon fournisseur est en Italie. 

Ensuite, l’ADN de mon projet est de réconcilier le confort et la féminité, il était donc évident que je double en coton chaque pièce pour apporter ce confort et cette douceur absolu protégeant nos parties intimes des irritations. 

Je sais qu’il y a encore beaucoup de chemin à parcourir sur l’éco-responsabilité. Le vrai enjeu sur le produit est de penser à sa fin de vie, au post consumer et non uniquement au pré-consumer avec le sourcing de matières premières, j’en ai conscience.

Mais c’est très compliqué en lingerie lorsque l’on sait qu’un soutien-gorge est constitué d’une trentaine d’éléments avec des compositions différentes. On a déjà du mal à recycler un tee-shirt qui est composé de fibres mélangées (coton et élasthanne) alors un soutien-gorge…

FFF: Quels ont été les principaux challenges de ton projet entrepreneurial et as-tu l’impression d’avoir été (d’être) bien accompagnée/soutenue?

Le challenge principal est la patience. Il y a toujours des imprévus, des retards… Si j’ai un conseil à donner c’est de doubler les délais qu’on nous indique, que ce soit un prestataire ou un fournisseur, pour absorber au mieux les imprévus et ne pas impacter les clients. J’ai un exemple très concret en tête, je devais lancer ma collection en décembre (3 coloris), selon le planning et en respectant les délais de chaque partenaire. Finalement j’ai reçu un coloris en janvier, un autre en février et le dernier je vais le recevoir début mai. Quant on sait qu’un soutien-gorge est composé d’une trentaine d’éléments et donc d’une dizaine de fournisseurs, il est très compliqué que tout se passe dans les temps.

Je dirai que cette année a été particulière avec le Covid mais j’imagine que cela est vrai au-delà de cette année assez spéciale.

J’ai été accompagné par un incubateur dans la structuration de ma société mais il m’a manqué un accompagnement avec des acteurs du secteur textile précisément. 

FFF: Ton souhait le plus fou (ou pas 😉 pour 2021?

Avoir un corner dans un grand magasin type Le Bon Marché, Les Galeries Lafayette ou Printemps. Au vu du contexte mais aussi de la jeunesse de ma marque cela semble un peu compliqué.

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